Avoir tout ce qu'on désire, de nager dans le bonheur et de ne pas avoir peur d'être seule, c'est les choses les plus importantes dans la vie, le pure bonheur. J'ai tout cela. Ou tout du moins je l'avais jusqu'à il y a quelque temps. Comme tout le monde, j'ai eu des hauts et des bas mais cela ne durait jamais longtemps. J'avais une vie dont n'importe quelles femmes auraient rêvées d'avoir. Depuis l'enfance, je ne manquais de rien. J'avais un père qui me couvrait de cadeau et ne me disait jamais non. Jusqu'à mon entrée à l'université. C'est à partir de ce moment là que je compris que dans la vie, il fallait se battre pour avoir ce que l'on voulait.
Je voulais étudier la photographie et mon père refusait de comprendre. Je du donc me débrouiller seule. Et comment faire sans argent à seulement 17ans. C'est ainsi que j'ai commencé une carrière de mannequin. J'étais de retour dans un monde que je connaissais par coeur, celui où tout était simple. J'avais rapidement gravis les échelons, les contrats me tombaient dessus sans que je ne demande rien. J'avais même rencontré un homme que je pensais être celui de ma vie. Comme on est naïf à 20 ans. Une vie parfaite je vous dis. Mais comme dans toute les histoires parfaites, il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Il me manquait quelque chose, j'avais l'impression de ne pas être comblé. Je me souviens qu'un matin, j'avais décidé de reprendre le chemin de l'université et c'est à partir de ce moment que les choses avaient de nouveau été sombre pour moi. Mon fiancé me quitta en apprenant mon nouveau choix de carrière. Arrêter le mannequinat pour être prof lui semblait la chose la plus idiote au monde. Après notre rupture, j'avais eu pas mal de relation jusqu'à rencontrer Stefan. Je l'avais vu pour la première fois lors de mon entretien d'embauche, entretien que j'ai réussi au passage. J'avais directement été subjugué par cet homme. Je ne peux pas vous dire pour quelles raisons mais je ne voulais que lui. Après quelque temps, ce bel homme avait succombé à mes charmes tandis que j'avais succombé au sien depuis bien longtemps. Bien qu'il soit mon patron ainsi que mon petit ami, cela ne nous avait jamais posé de problème.
Après un an ensemble, nous avions décidé de vivre ensemble. Nous passions déjà tout notre temps l'un chez l'autre mais je savais que c'était un pas en avant. Depuis le jour où nous nous étions mis ensemble, j'avais peur que Stefan me quitte. Nous avons huit ans d'écart et j'avais toujours eu l'angoisse qu'il me laisse pour une femme plus mure. Savoir qu'il voulait vivre avec moi m'avait nettement rassuré mais pas autant que sa demande en mariage. Sa demande avait été parfaite. Bien que ses supérieurs ne voient pas très bon œil notre relation, ils ne disent pas grand chose pour le moment. Afin qu'aucun de nous n'ai de problème vis à vis du travail, nous avons décidé d'un commun accord de ne pas mélanger vie privé et travail. Parfois cela était assez dur car il ne pouvait pas me parler de certaines choses ou il ne pouvait pas laisser certains dossiers traîner. Ce n'est pas qu'il n'a pas confiance en moi mais étant de nature curieuse, il ne valait mieux pas. Comme je vous le disais, une vie relativement parfaite.
Mais depuis un an voir même un peu plus, des disparitions inexpliquées intriguent certaines personnes à Redclaw, j'en fais partie. Je n'en parle pas avec Stefan car la dernière fois que j'avais abordé le sujet (il y a des mois de cela), la discution nous avait valu une dispute. A l'université, les étudiants n'étaient plus aussi joyeux que d'habitude. Stefan, lui passait tout son temps dans son bureau et d'ailleurs, personne ne pouvaient venir le voir sans rendez vous. Le doyen attentif et ouvert n'importe quand n'était plus là. Je ne pouvais pas toujours venir le voir. Vous imaginez même moi, la femme qui partageait sa vie était pratiquement obliger de prendre rendez vous pour le voir. Mais ce qui m'a le plus inquiété au début, c'était de voir Chris et ce qu'il endurait. Depuis la disparition de son beau frère, il était différent. Tout le monde était différent, moi y compris mais en ce moment, ce n'est pas ce qui m’inquiète le plus.
Je me sens totalement déboussolée, toujours sur les nerfs et pour couronner le tout, la seule personne qui pourrait je pense mettre de l'ordre dans mes idées est plus souvent enfermé dans son bureau qu'avec moi à la maison. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, enfin je ne veux pas le croire plus exactement mais notre vie allait de nouveau changer et je n'arrivais pas à savoir si c'était une bonne chose ou non. Un peu de changement me ferait pas de mal, ne nous ferait pas de mal mais je ne pouvais m'empêcher de paniquer en pensant à la réaction de Stefan.